samedi 15 février 2014

Voisins vigilants



Sans trop de bruit, ni débat, un dispositif s'étend: « Les Voisins Vigilants ».
Il s'agit de quelques bénévoles en liaison avec la Police ou la Gendarmerie, loin de la simple opération « Tranquillité Vacances ».
Inspiré du concept anglo-saxon « neighbourhood watch » (surveillance de quartier), le dispositif « Voisins Vigilants » existe en France depuis 2007 à la demande officielle de Claude Guéant aux préfets, voulant étendre le dispositif à tout le territoire en emportant l'adhésion de la population « participation citoyenne » définit comme contrat moral entre Gendarmes et habitants.
Quand un « Voisin Vigilant » observe un fait suspect ou très inhabituel, il appelle son référent de quartier qui, lui-même, appelle la Gendarmerie ou la Police Municipale pour reporter les éléments mémorisés : plaque d'immatriculation, signe distinctif, voisin concerné, coordonnées des témoins. Il ne peut toutefois se substituer à la Police Municipale ou à la Gendarmerie Nationale. Ils ne peuvent organiser des patrouilles civiles (et pourtant!) ou intervenir dans le maintien de l'ordre.
Estrosi avait déclaré vouloir créer la constitution d'une réserve civile et citoyenne, composée de retraités de la Police et de la Gendarmerie. Tous volontaires, statut juridique de collaborateur occasionnel du service public (AUXILIAIRES) par la LOPPSI du 15 mars 2011.
Il est à rappeler que le Code de Procédure Pénale prévoit déjà l'alerte par les citoyens quand ils sont témoins de quelque chose. 

 
La sécurité des personnes et des biens relève des missions de l’État. Demander à des citoyens sous l’appellation de « Voisins Vigilants » de dénoncer ses concitoyens est inacceptable dans une Démocratie et relève de pratique totalitaire.
La ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen estime qu'un tel dispositif est dangereux parce qu’il peut être orienté politiquement et viser des groupes de personnes selon leur appartenance.

Un contexte de surveillance malsain, « une espionite » 
Le Syndicat de Policiers SGP.FO, 1er syndicat des gardiens de la paix, entrevoit plusieurs dérives possibles : « risque de se faire justice soi-même », « de commettre des erreurs judiciaires », « de stigmatiser des gens qui n'ont rien à se reprocher » mais aussi, pour la propre sécurité des citoyens qui peuvent subir des actes d'intimidation où de vengeance.

Tu ne plais pas à certains de tes voisins, t'es mal barré !
A Villeneuve d'Ascq (Nord) des habitants n'ont pas hésité à placarder dans les rues des photos de prétendus cambrioleurs .Ils les soupçonnaient d'être issus du camps voisins Roms.
A Bordeaux, les gens sont incités à publier sur les réseaux sociaux les photos des dealers.


«  Quand les habitants d'un quartier font le lien entre hausse de cambriolage et campement Roms à proximité, il ne faut pas fermer les yeux. »
Manuel Valls

A Mayotte, des enfants sont victimes des « Voisins Vigilants ».
Amalgame entre délinquance et immigration, toujours au prétexte de s'opposer aux cambriolages . Un collectif de villageois organise une expédition punitive dans l'école Jules Ferry. 57 enfants présumés être de parents en situation irrégulières ont été expulsé par la violence.

Voisins délateurs -voisins dangereux
Il ne s'agit pas de lutter contre une insécurité largement instrumentalisée par les pouvoirs en place, mais d'ancrer au plus profond des esprits un sentiments d'insécurité qui permet à nos dirigeants de faire adopter des lois liberticides et mettre en place une société de suspicion bâtie sur la présomption de culpabilité où chacun voit en l'autre un délinquant ou un criminel potentiel à surveiller. 

 Voici le site de "voisins vigilants", 33 villes en Ille et Vilaine:
http://www.voisinsvigilants.org/communautes_de_voisins_vigilants_region/6/Bretagne

dimanche 2 février 2014

Droit à l'IVG



SOLIDARIDAD CON LAS MUJERES ESPANOLAS

MADRID, PARIS, LONDRES, EDIMBOURG, LISBONNE, ARGENTINE, ...

Nous étions présent-e-s à Rennes ce samedi 1er février 2014 pour défendre comme des milliers d'autres le droit à l'avortement. 


Présenté par le ministre de l'intérieur Alberto Ruiz Gallardon ce projet de loi ne permet plus aux Espagnoles d'avorter qu'à deux conditions : en cas de risque pour la santé de la mère, certifié par 2 médecins et pour viol. Le gouvernement très conservateur de Mariano Rajoy est en pleine régression, il remet en cause la loi de 2010 très critiquée par l'épiscopat espagnol et la droite conservatrice. Alors que le nombre d'IVG était en baisse en 2012, ce projet de loi supprime purement et simplement le droit des femmes à décider librement d'interrompre leur grossesse.
Les motivations du ministre de la justice sont d'ordre idéologique : il veut porter sa croisade devant le parlement européen.
Ce droit acquis de haute lutte par les femmes comme une reconnaissance de leur liberté de disposer de leur corps est un droit fondamental.

A MADRID le collectif qui regroupe 300 associations écrit dans le manifeste qui doit être remis au congrès « la maternité se protège par l'information, l'éducation, la santé pour tou-te-s, l'accès à des salaires justes et des emplois dignes et à des postes de responsabilités »

EN FRANCE : suite à une recommandation du haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, le retrait de la mention « dans une situation de détresse » a été voté par l'assemblée nationale le 22 janvier 2014. Le droit à l 'IVG n'est plus une concession mais un droit à part entière.
Seules les femmes peuvent décider de recourir à une interruption volontaire de grossesse sans justification.
Cette modification met fin à une dramatisation institutionnalisée de l'IVG. Ni l’État, ni les professionnels, ni les églises n'ont à dire aux femmes comment elles doivent vivre leur décision d’avorter. La culpabilité est la marque d'une société qui ne reconnaît pas pleinement aux femmes le droit de disposer d'elles-mêmes.
L'IVG n'est en rien un geste frivole, insouciant, futile. Il est une solution à une grossesse non désirée. Signal fort au moment du recul des droits des Espagnoles.

MUJERES, UNIDAS, JAMAS SERAN VENCIDAS


La Ligue des droits de l'Homme est solidaire des femmes espagnoles. Nous appelons à lutter pour une Europe où toutes les femmes pourraient disposer librement de leur corps sans contrainte étatique ou religieuse.

NON A L'ORDRE MORAL QUI VEUT GÉRER NOS VIES




Mireille Spiteri
Présidente de la section
LDH Pays de Redon