samedi 6 avril 2013

8 avril: Journée mondiale des Roms


Les Roms 



Il est en Europe, une population mal aimée. Elle compte plus de 15 millions de personnes. Elle s’est installée en Europe voici sept siècles. Elle est originaire du nord de l’Inde. Elle interpelle, par son mode de vie, tous les peuples de la Terre.Les Roms nous posent des questions politiques et philosophiques. Ils ont subi, comme les Juifs, un génocide de la part des nazis. Ils ont connu, en Roumanie, comme les Noirs des siècles d’esclavage. Ils s’affirment comme « une nation sans territoire ». Ils contestent à tout homme de droit de la propriété individuelle du sol. Ils ne sont pas nomades mais mobiles, car souvent déplacés ou pourchassés. Par leur nombre, les  Roms constituent, pourtant, la première minorité culturelle d’Europe. 
On les trouve aussi dans les Amériques et d’autres continents. Ils ont une représentation auprès des Nations Unies. Ils ont une délégation auprès du Conseil de l’Europe (47 Etats). Une eurodéputée romni, hongroise, siège au Parlement de l’Union européenne.Les Roms sont rejetés, bannis, exclus parce qu’ils ne s’intègrent pas. Ils ont une identité culturelle forte qu’ils ne veulent pas abandonner. Leur grande peur est de devenir des Gadjé. Ils font douter les Gadjé de leurs certitudes. Ils vivent parmi les Gadjé, mais pas comme eux. Leur vie proche de la nature, incontrôlable, est jugée suspecte. 
On les a tenus pour des « voleurs de poules » ou pire « d’enfants ». Leur pauvreté ou leur richesse étonnent. Les Roms n’ont pas le drapeau d’un Etat, mais un emblème, celui d’une nation. Ils ont un hymne « Gelem, Gelem » qui est un cri contre le malheur.

Les premières questions que nous posent les Roms sont d’ordre anthropologique. Comment est-il possible de vivre sans adopter les mœurs de la majorité ? Comment survit-on, au travers des siècles, en étant toujours et partout repoussés ? Les Roms sont citoyens du monde sans le savoir. Ils sont des Terriens avant d’être des Européens. Ils ont comme Etat, chacun de ceux où ils résident. En réalité, les Roms posent des questions universelles. Leur résilience, face à tous les régimes politiques, depuis des siècles, reste un mystère. Mais mieux encore, ils posent les questions de ce temps. Celle des rapports de l’homme à la Terre, à la nature, au travail… Celles de la pérennité des cultures et de la biodiversité humaine. 

Extraits de Roms de France, Roms en France: Le peuple du voyage, Jean-Pierre Dacheux, 2010.
(10 €, boutique LDH) 


Journée internationale des Roms lundi: l’heure n’est pas à la fête


http://www.rromaniday.info/ (site sur lequel on peut entendre l'hymne Gelem Gelem)

lundi 1 avril 2013

L'extrême droite se donne un label bio


L'extrême droite se donne un label bio

(Ceci n'est pas un poisson d'avril!)

Pour faire passer son rejet du métissage et de l'immigration musulmane, une frange de l'extrême droite défend les Amap, le bio et les coopératives agricoles. Un retour très tendance au bon vieux temps qui recycle les vieilles rengaines réactionnaires.


L'extrême droite veut que tout le monde sème. C'est son côté fleur bleue. Sous couvert d'agriculture biologique et de protection de la nature, des militants identitaires en France, franchement néonazis en Allemagne, s’immergent dans la société pour mieux diffuser leurs idées.

Commençons notre balade champêtre dans le sud de l'Allemagne. Bienvenue chez Hans-Gunter Laimer, pantalon vert et chemise à carreaux, implanté en Basse-Bavière. «Quand Laimer organise une journée portes ouvertes dans sa ferme, il y a un groupe de joueurs de flûte, une conteuse et un marché aux puces pour enfants. Un véritable petit paradis bio», raconte la Suddeutsche Zeitung.

C'est chou. Sauf que l'agriculteur a présenté sa candidature aux élections locales sous la bannière du NPD, le parti néonazi présent dans certains Parlements régionaux. «Qu'est ce que mes cornichons ont de différents par rapport à ceux d'un Vert?», demande benoîtement l'exploitant. Lire la suite